Le Royaume du Cayor

Le Royaume du Cayor
Le Royaume du Cayor ou Kadior est un ancien royaume du Sénégal (1566-1886) situé entre les fleuves Sénégal et Saloum.
Le Royaume du Cayor ou Kadior est un ancien royaume du Sénégal (1566-1886) situé entre les fleuves Sénégal et Saloum. Les habitants du Cayor, sont appelés Adjor, ou Adior.
Le nom Cayor viendrait des mots wolofs kadd et de dior, désignant respectivement un arbre puis un type de sol très propre à cette région du Sénégal. Le mot "dior" a donné les mots "adior", "Madior", etc. Paul Gaffarel disait (prendre ces propos avec beaucoup de recul car ils s'intègrent dans une démarche visant à légitimer l'impérialisme français et la destruction de la culture et des institutions d'un pays) de ce pays qu'il était "fort étrange".Selon lui: "On dirait une principauté féodale de l'Europe au moyen âge. Gouverné par un souverain absolu, mais dont l'avènement au trône est souvent marqué de sanglantes révolutions opprimé par une aristocratie remuante, les tiédos, ennemis de tout travail autre que la guerre habité par des populations féroces et fanatisées, le Cayor, par sa position géographique entre nos deux métropoles sénégalaises pouvait devenir un voisin dangereux. C'était en outre un pays inconnu. Il n'est arrosé que par des lacs et des marais, et couvert de forêts que l'exubérante végétation
des tropiques rend à peu près impénétrables. Aussi, à travers ces fourrés épais où manquaient l'eau et les vivres, dans ce labyrinthe inextricable où il était si facile de tendre des embuscades, la lutte, si on l'engageait, pouvait se prolonger indéfiniment."(Description du Kadior par les français colonisateurs)
Histoire
Beaucoup de recherches attribuent l'origine du nom Cayor au mot Kadior cette expression composée des mots Kadd (arbre de la région entre le fleuve Sénégal et le Saloum) et Dior (qui est le nom du sable, rouge spécifique de cette région). D'ailleurs, la terre en wolof ancien est appelée Dior et la « main droite » est appelée « loxo ndeye dior » qui veut dire « la main qui nourrit, telle que notre mère la terre » les Wolofs mangent avec la main droite et la terre, dans une société agricole, symbolise la mère, et la source de toutes richesses. Les habitants sont ainsi appelés Adiors et les familles régnantes adoptent le qualificatif Maadior qui signifie « celui qui est au-dessus du Kadior ».
Le Kadior était un royaume vassal de l'empire du Djolof qui prit son indépendance en 1549. D'après les recherches historiques, ce sont les impôts élevés et le sentiment d'humiliation (en effet le Kadior devait fournir du sable au souverain du Djolof, ce qui a augmenté le sentiment de colère de l'aristocratie du Cayor). Mais la principale cause serait l'offense personnelle, que le bourba Lélé Fouli Fak Ndiaye, avait infligée au Lamane Amary Ngoné Sobel Fall, ce qui aboutit à la grande bataille de Danki, grâce à laquelle il put prendre son indépendance. Suite à cela, le souverain du Kadior est appelé « Damel » (celui qui brise [le lien de vassalité avec le Djolof]). Des voyageurs européens et arabes relatèrent même cette indépendance. Le Vénitien Alvise Ca'Da Mosto en rapporte les faits lors de son voyage sur les côtes du Sénégal à la fin du xvie siècle. Le Kadior, après son indépendance est petit à petit devenu l'un des royaumes les plus puissants du Sénégal, devenant plus prospère économiquement que le Djolof.
Le Kadior a souvent, après son indépendance, vassalisé son voisin du sud le Baol. Plus d'une dizaine de fois l'on pouvait voir des damel-teigne (« Teigne » était le titre du souverain du Baol). Le Kadior a été l'un des royaumes qui a le plus guerroyé non seulement avec le Djolof et le Baol, mais aussi contre les Maures, et les marabouts islamistes spécialistes du djihad, puis contre les Européens, avec la colonisation. Le Kadior était craint, car il était réputé pour son armée de métier, son organisation, et surtout pour le comportement extrêmement violent de ses guerriers. La province du Ndiambour, était la seule province du Cayor où les musulmans étaient majoritaires, le Ndiambour a plus d'une fois voulu prendre son indépendance, car elle ne supportait pas l'appartenance à la religion traditionnelle des souverains du Kadior. Elle a réussi plusieurs fois à s'en détacher, mais le Kadior réussit toujours à reprendre la province. Abdul-Kader, almamy du Fouta-Toro, un des protagonistes de la révolution Torodo du fouta, voulut lancer un djihad contre le Kadior, il regroupa toute son armée jusqu'aux marigots de la frontière entre le Kadior et le Waalo. Le Ndiambour était du côté d'Abdul-Kader et croyait qu'avec le djihad, la province pourrait prendre son indépendance de façon définitive, mais le damel de l'époque, Amari Ndella Coumba Fall, réunit ses Tiédos avait été mis au courant des intentions d'Abdul-Kader. Celui-ci fut pris par surprise et battu par le Kadior. Le Damel prit l'almamy en otage et le garda à sa cour pendant quelques mois, ou il fut bien traité, de façon à s'assurer que l'almamy n'attaquerait plus le Kadior. Depuis lors, plus aucune guerre sainte ne fut lancée contre le Kadior.
Village du Cayor (1821)
Un autre épisode de l'histoire du Kadior, est celui qui opposa le chef de la communauté lébou de l'époque, Dial Diop, et le damel Amari Ndella Coumba Fall. C'était en 1812. Le damel se livrait souvent à des exactions contre les Lébous qui peuplaient la presqu'île du Cap-Vert, vassale du Kadior. Dial Diop, décida de se rebeller face aux persécutions et livra plusieurs batailles contre les troupes du Damel celui-ci finit par accepter la sécession des lébous, de peu d'importance au vu de la très faible superficie de la presqu'île du Cap-Vert. La République lébou fut créée avec l'aide des musulmans du Diambour, dont certains quittèrent la province pour s'installer sur la presqu'île après la défaite d'Abdoul Kader Kane, dont ils avaient espéré qu'il islamiserait le Kadior tout entier. À la fin du xixe siècle, Lat Dior Ngoné Latir Diop,accède au pouvoir, en lieu et place de son demi-frère (il est le seul Damel de patronyme DIOP, contrairement à ce prévoit les Institutions du royaume) et non issu d'une famille dominante, de par son père). Lat Dior Diop est également considéré comme l'un des plus grands résistants contre la colonisation françaises au Sénégal, au même titre que Alboury Ndiaye, El Hadji Omar Tall ou Sidya Ndaté Yalla Diop.
Population[modifier | modifier le code]
Au Kadior les ethnies diverses. Les Wolofs y étaient majoritaires et détenaient le pouvoir, il y avait aussi des Peuls, des Toucouleurs, des Sérères, des Mandingues, des Lébous et des Maures. Les ethnies se répartissaient selon les provinces, certaines ethnies étaient majoritaires dans certaines provinces ainsi de suite, mais de manière générale on trouvait partout des individus de toutes ethnies.
Le philosophe Kocc Barma Fall chez le damel du Kadior (installation de Amadou Makhtar Mbaye)
Les institutions du Kadior
Le Kadior est un bel exemple de monarchie élective, où le souverain est élu par un collège de représentants de chaque couche sociale (y compris les esclaves de la couronne). Une société fortement hiérarchisée, un état fort, stable (une seule dynastie au pouvoir depuis la dislocation de l'empire de Djolof),organisé, une décentralisation bien poussée, une économie prospère, une armée redoutée... le Kadior disposait d'institutions de qualité, dont la plus importante était le Damel.
Le Kadior était dirigé par le Damel qui est un monarque élu parmi un certain nombre de candidats. Sept personnages avaient seuls le droit de choisir les candidats à ce titre (cela ne peut être en aucun cas une femme). Ils formaient une Conseil convoqué et présidé par le Dieuwrigne Mboul ou grand Diaraff. Ce Conseil était composé de:
- Lamane Diamatif - Bataloupe Ndiobe - Batié Gateigne - Elimane Mbale - Serigne Kab - Dieuwrigne Mboul Gallo - Diaraff Bountou Keur
Le Conseil étant réuni, le Dieuwrigne Mboul déclarait la séance ouverte et le candidat Damel était choisi par le Lamane Diamatif, le Bataloupe Ndiobe et le Batié Gateigne. Pour être candidat, il faut être membre de la famille royale. Le Damel dot être né dans le pays d'un prince ou d'une princesse appartenant à une branche de la famille royale, de grade Diambour, Bédienne ou Boumi Nguirane .Le Dieuwrigne Mboul proclamait le candidat retenu, Damel du Kadior et lui donnait l'investiture. Cette cérémonie était la suivante: faire un tas de sable d'environ un mètre de haut, sur lequel on déposait le nouveau Damel qui était ensuite enlevé par les hommes du Dieuwrigne Mboul. Ensuite celui-ci versait sur sa tête l'eau extraite des racines de différents arbres en prononçant la formule d'usage. Aussitôt élu, le Damel nommait les chefs de province.
On trouvait au Kadior des princes, des nobles, des roturiers, des gens de caste et des esclaves. Au-dessus de ces classes se place la famille royale (FALL) elle est divisée en deux branches: la branche Madior et la branche Guedj. La première est dépossédée de la tutelle du trône depuis le milieu du xviiie siècle. La royauté se transmet par succession matrilinéaire (ce qui accorde un poids incommensurable aux femmes dans la vie politique).
Une fois par an, le Damel réunissait son peuple pour son allocution traditionnelle.
Les esclaves du Damel et des princes sont tous des guerriers (tiédos). Ils combattent à pied ou à cheval. Ils forment la garde de leurs maîtres. Les tiédos font la police et en temps de paix, ils se répandent dans le pays observent tout ce qui se passe et rendent compte à leurs maîtres.
La mort du Damel est tenue secrète pendant huit jours au moins ce temps est employé à enterrer le défunt le plus secrètement possible. Le lieu de la sépulture est toujours enveloppé du plus profond mystère. Car si la branche qui ne règne plus pouvait se procurer un os du décédé, et principalement une omoplate elle aurait la possibilité de récupérer le trône.
Quand la sépulture a eu lieu, on habille un mannequin des vêtements du défunt et la mort est annoncée. Les funérailles officielles se font en grande pompe: les chefs et le peuple accourent en foule, et le mannequin est confié à la terre.
Les lamanes devaient chaque année se présenter devant le Damel pour restituer les impôts. En cas de non-versement des impôts, les communautés villageoises et les lamanats couraient de grands risques, car le Damel et l'aristocratie du Kadior pratiquaient très régulièrement le pillage (lël) et la prise d'otages, beaucoup étaient aussi enrôlés de force dans l'armée. La paysannerie, qui formait la classe des Badolo, était la plus touchée par ces exactions. L'impôt était surtout agricole. Toute la société du Cayor cultivait, de la noblesse jusqu'aux castes les plus basses dans la hiérarchie.
Économie
Le Kadior vivait du commerce atlantique, (qui a commencé avec l'arrivée des premiers Européens) à la fin du xive siècle, de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, du commerce de la gomme arabique et autres produits qu'il recevait du commerce avec, les autres États africains, les Européens et les États de Mauritanie. Avec l'arrivée des Européens et le début du commerce atlantique, certains comptoir commerciaux furent construits qui au début payaient des impôts au Damel, avant de prendre leur autonomie avec l'impulsion de la colonisation au xixe siècle. C'est le cas d'abord des territoires qui, comme Dakar, furent cédés aux Européens en vertu d'accords avec les Lébous et le fameux serigne Ndakarru, dans les années 1850. D'autres territoires, anciens comptoirs de la traite atlantiques, furent repris aux Portugais (premiers Européens au Sénégal) et par les Français : c'est le cas de Gorée (qui passa aux Hollandais et aux Britanniques plusieurs fois), et Portugal, plus tard Rufisque (Rio Fresco).
Au nord, la création du comptoir de traite de Saint-Louis a permis aux territoires limitrophes appartenant au Kadior de s'enrichir et de manifester des velléités d'indépendance, ce fut le cas par exemple avec la province Cayorienne du Gandiol.La société adior est une société de castes, qui sont des corporations familiales, résultant d'une répartition des tâches dans la société. Les castes pratiquaient l'endogamie.
Royaume du Cayor
.... Fondation du Cayor, royaume vassal du Djolof
1549 Indépendance du Cayor
1555 - 1874 Union du Cayor et du Baol
6 Mar 1865 - 12 Fév. 1871 Le Cayor est incorporé dans la colonie française du Sénégal.
1883 Le Cayor est incorporé dans la colonie française
du Sénégal.
6 Oct. 1886 Extinction du royaume
Souverains (titre Damel)
1697 - 1719 Lat Soukabé
1719 - 1748 Issa-Tende
1748 - 1749 Issa Bigué (1er règne)
1749 - 1757 Mambathio Samb
1757 - 1758 Birima Kodou
1758 - 1759 Issa Bigué (2ème règne)
1759 - 1760 Birima Yamb
1760 - 1763 Issa Bigué Ngoné
1763 - 1766 Dior Yacine Issa
1766 - 1777 Kodou Koumba
1777 - 1790 Birima Fatim-Penda
1790 - 1809 Amari Ngoné Ndèlla Koumba Fall
1809 - 1832 Biram Fatma Thioub Fall
1832 - 1855 Meissa Tènde Dior Samba Fall
1855 - 1860 Birima Ngoné Latyr Fall (d. 1860)
1860 - 1861 Macodou Koumba Yandé Fall
Mai 1861 - 8 Déc. 1861 Madiodio Deguène Kodou Fall (1er règne)
1862 - Jan 1864 Lat-Dior Ngoné Latyr Diop (1er règne) (né v.1842 - d. 1886)
Jan 1864 - 1868 Madiodio Deguène Kodou Fall (2ème règne)
12 Fév. 1871 - 1882 Lat-Dior Ngoné Latyr Diop (2ème règne)
Jan 1883 - 28 Août 1883 Amari Ngoné Fall
28 Août 1883 - 6 Oct.1886 Samba Laobé Fall (d. 1886)
Le nom Cayor viendrait des mots wolofs kadd et de dior, désignant respectivement un arbre puis un type de sol très propre à cette région du Sénégal. Le mot "dior" a donné les mots "adior", "Madior", etc. Paul Gaffarel disait (prendre ces propos avec beaucoup de recul car ils s'intègrent dans une démarche visant à légitimer l'impérialisme français et la destruction de la culture et des institutions d'un pays) de ce pays qu'il était "fort étrange".Selon lui: "On dirait une principauté féodale de l'Europe au moyen âge. Gouverné par un souverain absolu, mais dont l'avènement au trône est souvent marqué de sanglantes révolutions opprimé par une aristocratie remuante, les tiédos, ennemis de tout travail autre que la guerre habité par des populations féroces et fanatisées, le Cayor, par sa position géographique entre nos deux métropoles sénégalaises pouvait devenir un voisin dangereux. C'était en outre un pays inconnu. Il n'est arrosé que par des lacs et des marais, et couvert de forêts que l'exubérante végétation
des tropiques rend à peu près impénétrables. Aussi, à travers ces fourrés épais où manquaient l'eau et les vivres, dans ce labyrinthe inextricable où il était si facile de tendre des embuscades, la lutte, si on l'engageait, pouvait se prolonger indéfiniment."(Description du Kadior par les français colonisateurs)
Histoire
Beaucoup de recherches attribuent l'origine du nom Cayor au mot Kadior cette expression composée des mots Kadd (arbre de la région entre le fleuve Sénégal et le Saloum) et Dior (qui est le nom du sable, rouge spécifique de cette région). D'ailleurs, la terre en wolof ancien est appelée Dior et la « main droite » est appelée « loxo ndeye dior » qui veut dire « la main qui nourrit, telle que notre mère la terre » les Wolofs mangent avec la main droite et la terre, dans une société agricole, symbolise la mère, et la source de toutes richesses. Les habitants sont ainsi appelés Adiors et les familles régnantes adoptent le qualificatif Maadior qui signifie « celui qui est au-dessus du Kadior ».
Le Kadior était un royaume vassal de l'empire du Djolof qui prit son indépendance en 1549. D'après les recherches historiques, ce sont les impôts élevés et le sentiment d'humiliation (en effet le Kadior devait fournir du sable au souverain du Djolof, ce qui a augmenté le sentiment de colère de l'aristocratie du Cayor). Mais la principale cause serait l'offense personnelle, que le bourba Lélé Fouli Fak Ndiaye, avait infligée au Lamane Amary Ngoné Sobel Fall, ce qui aboutit à la grande bataille de Danki, grâce à laquelle il put prendre son indépendance. Suite à cela, le souverain du Kadior est appelé « Damel » (celui qui brise [le lien de vassalité avec le Djolof]). Des voyageurs européens et arabes relatèrent même cette indépendance. Le Vénitien Alvise Ca'Da Mosto en rapporte les faits lors de son voyage sur les côtes du Sénégal à la fin du xvie siècle. Le Kadior, après son indépendance est petit à petit devenu l'un des royaumes les plus puissants du Sénégal, devenant plus prospère économiquement que le Djolof.
Le Kadior a souvent, après son indépendance, vassalisé son voisin du sud le Baol. Plus d'une dizaine de fois l'on pouvait voir des damel-teigne (« Teigne » était le titre du souverain du Baol). Le Kadior a été l'un des royaumes qui a le plus guerroyé non seulement avec le Djolof et le Baol, mais aussi contre les Maures, et les marabouts islamistes spécialistes du djihad, puis contre les Européens, avec la colonisation. Le Kadior était craint, car il était réputé pour son armée de métier, son organisation, et surtout pour le comportement extrêmement violent de ses guerriers. La province du Ndiambour, était la seule province du Cayor où les musulmans étaient majoritaires, le Ndiambour a plus d'une fois voulu prendre son indépendance, car elle ne supportait pas l'appartenance à la religion traditionnelle des souverains du Kadior. Elle a réussi plusieurs fois à s'en détacher, mais le Kadior réussit toujours à reprendre la province. Abdul-Kader, almamy du Fouta-Toro, un des protagonistes de la révolution Torodo du fouta, voulut lancer un djihad contre le Kadior, il regroupa toute son armée jusqu'aux marigots de la frontière entre le Kadior et le Waalo. Le Ndiambour était du côté d'Abdul-Kader et croyait qu'avec le djihad, la province pourrait prendre son indépendance de façon définitive, mais le damel de l'époque, Amari Ndella Coumba Fall, réunit ses Tiédos avait été mis au courant des intentions d'Abdul-Kader. Celui-ci fut pris par surprise et battu par le Kadior. Le Damel prit l'almamy en otage et le garda à sa cour pendant quelques mois, ou il fut bien traité, de façon à s'assurer que l'almamy n'attaquerait plus le Kadior. Depuis lors, plus aucune guerre sainte ne fut lancée contre le Kadior.
Village du Cayor (1821)
Un autre épisode de l'histoire du Kadior, est celui qui opposa le chef de la communauté lébou de l'époque, Dial Diop, et le damel Amari Ndella Coumba Fall. C'était en 1812. Le damel se livrait souvent à des exactions contre les Lébous qui peuplaient la presqu'île du Cap-Vert, vassale du Kadior. Dial Diop, décida de se rebeller face aux persécutions et livra plusieurs batailles contre les troupes du Damel celui-ci finit par accepter la sécession des lébous, de peu d'importance au vu de la très faible superficie de la presqu'île du Cap-Vert. La République lébou fut créée avec l'aide des musulmans du Diambour, dont certains quittèrent la province pour s'installer sur la presqu'île après la défaite d'Abdoul Kader Kane, dont ils avaient espéré qu'il islamiserait le Kadior tout entier. À la fin du xixe siècle, Lat Dior Ngoné Latir Diop,accède au pouvoir, en lieu et place de son demi-frère (il est le seul Damel de patronyme DIOP, contrairement à ce prévoit les Institutions du royaume) et non issu d'une famille dominante, de par son père). Lat Dior Diop est également considéré comme l'un des plus grands résistants contre la colonisation françaises au Sénégal, au même titre que Alboury Ndiaye, El Hadji Omar Tall ou Sidya Ndaté Yalla Diop.
Population[modifier | modifier le code]
Au Kadior les ethnies diverses. Les Wolofs y étaient majoritaires et détenaient le pouvoir, il y avait aussi des Peuls, des Toucouleurs, des Sérères, des Mandingues, des Lébous et des Maures. Les ethnies se répartissaient selon les provinces, certaines ethnies étaient majoritaires dans certaines provinces ainsi de suite, mais de manière générale on trouvait partout des individus de toutes ethnies.
Le philosophe Kocc Barma Fall chez le damel du Kadior (installation de Amadou Makhtar Mbaye)
Les institutions du Kadior
Le Kadior est un bel exemple de monarchie élective, où le souverain est élu par un collège de représentants de chaque couche sociale (y compris les esclaves de la couronne). Une société fortement hiérarchisée, un état fort, stable (une seule dynastie au pouvoir depuis la dislocation de l'empire de Djolof),organisé, une décentralisation bien poussée, une économie prospère, une armée redoutée... le Kadior disposait d'institutions de qualité, dont la plus importante était le Damel.
Le Kadior était dirigé par le Damel qui est un monarque élu parmi un certain nombre de candidats. Sept personnages avaient seuls le droit de choisir les candidats à ce titre (cela ne peut être en aucun cas une femme). Ils formaient une Conseil convoqué et présidé par le Dieuwrigne Mboul ou grand Diaraff. Ce Conseil était composé de:
- Lamane Diamatif - Bataloupe Ndiobe - Batié Gateigne - Elimane Mbale - Serigne Kab - Dieuwrigne Mboul Gallo - Diaraff Bountou Keur
Le Conseil étant réuni, le Dieuwrigne Mboul déclarait la séance ouverte et le candidat Damel était choisi par le Lamane Diamatif, le Bataloupe Ndiobe et le Batié Gateigne. Pour être candidat, il faut être membre de la famille royale. Le Damel dot être né dans le pays d'un prince ou d'une princesse appartenant à une branche de la famille royale, de grade Diambour, Bédienne ou Boumi Nguirane .Le Dieuwrigne Mboul proclamait le candidat retenu, Damel du Kadior et lui donnait l'investiture. Cette cérémonie était la suivante: faire un tas de sable d'environ un mètre de haut, sur lequel on déposait le nouveau Damel qui était ensuite enlevé par les hommes du Dieuwrigne Mboul. Ensuite celui-ci versait sur sa tête l'eau extraite des racines de différents arbres en prononçant la formule d'usage. Aussitôt élu, le Damel nommait les chefs de province.
On trouvait au Kadior des princes, des nobles, des roturiers, des gens de caste et des esclaves. Au-dessus de ces classes se place la famille royale (FALL) elle est divisée en deux branches: la branche Madior et la branche Guedj. La première est dépossédée de la tutelle du trône depuis le milieu du xviiie siècle. La royauté se transmet par succession matrilinéaire (ce qui accorde un poids incommensurable aux femmes dans la vie politique).
Une fois par an, le Damel réunissait son peuple pour son allocution traditionnelle.
Les esclaves du Damel et des princes sont tous des guerriers (tiédos). Ils combattent à pied ou à cheval. Ils forment la garde de leurs maîtres. Les tiédos font la police et en temps de paix, ils se répandent dans le pays observent tout ce qui se passe et rendent compte à leurs maîtres.
La mort du Damel est tenue secrète pendant huit jours au moins ce temps est employé à enterrer le défunt le plus secrètement possible. Le lieu de la sépulture est toujours enveloppé du plus profond mystère. Car si la branche qui ne règne plus pouvait se procurer un os du décédé, et principalement une omoplate elle aurait la possibilité de récupérer le trône.
Quand la sépulture a eu lieu, on habille un mannequin des vêtements du défunt et la mort est annoncée. Les funérailles officielles se font en grande pompe: les chefs et le peuple accourent en foule, et le mannequin est confié à la terre.
Les lamanes devaient chaque année se présenter devant le Damel pour restituer les impôts. En cas de non-versement des impôts, les communautés villageoises et les lamanats couraient de grands risques, car le Damel et l'aristocratie du Kadior pratiquaient très régulièrement le pillage (lël) et la prise d'otages, beaucoup étaient aussi enrôlés de force dans l'armée. La paysannerie, qui formait la classe des Badolo, était la plus touchée par ces exactions. L'impôt était surtout agricole. Toute la société du Cayor cultivait, de la noblesse jusqu'aux castes les plus basses dans la hiérarchie.
Économie
Le Kadior vivait du commerce atlantique, (qui a commencé avec l'arrivée des premiers Européens) à la fin du xive siècle, de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, du commerce de la gomme arabique et autres produits qu'il recevait du commerce avec, les autres États africains, les Européens et les États de Mauritanie. Avec l'arrivée des Européens et le début du commerce atlantique, certains comptoir commerciaux furent construits qui au début payaient des impôts au Damel, avant de prendre leur autonomie avec l'impulsion de la colonisation au xixe siècle. C'est le cas d'abord des territoires qui, comme Dakar, furent cédés aux Européens en vertu d'accords avec les Lébous et le fameux serigne Ndakarru, dans les années 1850. D'autres territoires, anciens comptoirs de la traite atlantiques, furent repris aux Portugais (premiers Européens au Sénégal) et par les Français : c'est le cas de Gorée (qui passa aux Hollandais et aux Britanniques plusieurs fois), et Portugal, plus tard Rufisque (Rio Fresco).
Au nord, la création du comptoir de traite de Saint-Louis a permis aux territoires limitrophes appartenant au Kadior de s'enrichir et de manifester des velléités d'indépendance, ce fut le cas par exemple avec la province Cayorienne du Gandiol.La société adior est une société de castes, qui sont des corporations familiales, résultant d'une répartition des tâches dans la société. Les castes pratiquaient l'endogamie.
Royaume du Cayor
.... Fondation du Cayor, royaume vassal du Djolof
1549 Indépendance du Cayor
1555 - 1874 Union du Cayor et du Baol
6 Mar 1865 - 12 Fév. 1871 Le Cayor est incorporé dans la colonie française du Sénégal.
1883 Le Cayor est incorporé dans la colonie française
du Sénégal.
6 Oct. 1886 Extinction du royaume
Souverains (titre Damel)
1697 - 1719 Lat Soukabé
1719 - 1748 Issa-Tende
1748 - 1749 Issa Bigué (1er règne)
1749 - 1757 Mambathio Samb
1757 - 1758 Birima Kodou
1758 - 1759 Issa Bigué (2ème règne)
1759 - 1760 Birima Yamb
1760 - 1763 Issa Bigué Ngoné
1763 - 1766 Dior Yacine Issa
1766 - 1777 Kodou Koumba
1777 - 1790 Birima Fatim-Penda
1790 - 1809 Amari Ngoné Ndèlla Koumba Fall
1809 - 1832 Biram Fatma Thioub Fall
1832 - 1855 Meissa Tènde Dior Samba Fall
1855 - 1860 Birima Ngoné Latyr Fall (d. 1860)
1860 - 1861 Macodou Koumba Yandé Fall
Mai 1861 - 8 Déc. 1861 Madiodio Deguène Kodou Fall (1er règne)
1862 - Jan 1864 Lat-Dior Ngoné Latyr Diop (1er règne) (né v.1842 - d. 1886)
Jan 1864 - 1868 Madiodio Deguène Kodou Fall (2ème règne)
12 Fév. 1871 - 1882 Lat-Dior Ngoné Latyr Diop (2ème règne)
Jan 1883 - 28 Août 1883 Amari Ngoné Fall
28 Août 1883 - 6 Oct.1886 Samba Laobé Fall (d. 1886)
Ephémerides du jour
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15 Mars 2024
En audience publique, la Cour Suprême déclare irrecevables les requêtes en suspension déposées quelques jours plus tôt par le candidat du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) Karim WADE et les candidats dits spoliés à l'élection présidentielle. Des requêtes en référé sont déposées pour excès de pouvoir contre les décrets fixant la date de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, convoquant le corps électoral et déterminant la durée de la campagne électorale pour le scrutin.
- 15 Mars 2021 Suite au meurtre du citoyen gambien Gibril CEESAY perpétré par le ressortissant sénégalais Gana SEYE dans le village de Sanyang en Gambie, des émeutiers s'attaquent aux pêcheurs saisonniers sénégalais et à leurs biens, poussant la plupart d'entre eux à se réfugier dans le village voisin de Batakunku. Les dégâts matériels sont inestimables.
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15 Mars 2017
Démarrage des travaux de construction du pont de Farafenni sur le fleuve Gambie. Long de 942 mètres, large de 70 mètres et d'une hauteur de 16,5 mètres, l'ouvrage a été inauguré le 21 janvier 2019 par les présidents Macky SALL et Adama BARROW.
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15 Mars 2017
Rappel à Dieu à Dakar à l'âge de 91 ans de Serigne Cheikh Ahmed Tidiane SY Al Maktoum, 5ème Khalife Général des Tidianes. Brillant érudit et homme politique, il a été ambassadeur du Sénégal au Caire au temps de la République Arabe Unie (Égypte, Syrie). Sa succession au khalifat sera assurée par son cadet Serigne Abdoul Aziz SY Al Amine.
- 15 Mars 1998 Rappel à Dieu à Dakar, à l'âge de 76 ans, de Mame Mor Diarra MBAYE, plus connu sous le nom de Serigne Saam MBAYE. Fils du grand soufi mouride Amadou Sakhir MBAYE (Mame Cheikh MBAYE) et frère de l'homme d'affaires et milliardaire El Hadj Djily MBAYE, il fut un intellectuel et islamologue né à Louga dans une famille réputée pour son érudition et ses vertus religieuses.
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15 Mars 1974
Création de la Société de Développement et des Fibres Textiles (SODEFITEX) avec une participation majoritaire de l'État (77,5%). Les autres partenaires sont la Compagnie Française de Développement des Textiles (20%) et la Banque Internationale de l'Afrique de l'Ouest (2,5%). La société a pour mission le développement de l'agro-industrie cotonnière au Sénégal, en particulier dans les régions agro-écologiques du Sénégal Oriental et de la Haute Casamance favorables à la culture cotonnière.
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15 Mars 1961
Début des premières manoeuvres militaires franco-sénégalaises "Barracuda" dans le secteur de Yène-Sur-Mer. Ces manœuvres supervisées par le Vice-amiral d'escadre Robert Louis BARTHÉLÉMY ont été suivies par Valdiodio NDIAYE, Ministre de l'Intérieur, Claude HETTIER DE BOISLAMBERT, Haut Représentant de la France au Sénégal et le Général Michel DE BRÉBISSON, Commandant Supérieur des troupes de la zone outremer.
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15 Mars 1908
Attaque armée de la résidence coloniale française de Dagana dans le Dimar par le marabout Aly Yoro DIOP de Fanaye. Le marabout et plusieurs de ses talibés seront tués par les troupes coloniales. Sa mère, son oncle et sa tante seront, quant à eux, faits prisonniers et exilés à Sédhiou en Casamance.
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15 Mars 1900
Ouverture d'une exposition agricole et industrielle à Dakar. L'événement s'était tenu sur un terrain situé près du port et où sera construit en 1914 l'hôtel de ville de Dakar.
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15 Mars 1879
Délibération du conseil municipal de la commune de Gorée-Dakar qui donne un avis favorable au projet des populations d'élever un monument à la mémoire des officiers du corps de santé de la marine française morts pendant l'épidémie de fièvre jaune de 1878.