Abdou DIOUF (7 septembre 1935 à Louga )

Deuxième Président de la République du Sénégal
Abdou DIOUF est né le 7 septembre 1935 à Louga. Fils de postier, est très tôt envoyé chez sa grand-mère à Saint-Louis. Il y restera jusqu'au baccalauréat.
Vers l'âge de cinq ans, Abdou Diouf suit des cours d'instruction religieuse à l'école coranique. À sept ans, il commence sa scolarité par des études primaires à l'école Brière-de-l'Isle (actuelle école Émile Sarr) puis secondaires au lycée Faidherbe (actuel lycée Cheikh Omar Foutiyou Tall), à Saint-Louis. Au lycée, il suit la naissance du Bloc démocratique sénégalais, organisation politique fondée par Léopold Sédar Senghor, et pour laquelle sa tante milite.
En 1955, à l'issue de son baccalauréat de philosophie, il s'inscrit en licence de droit à l'Institut des hautes études à Dakar (actuelle université Cheikh-Anta-Diop), avec notamment Michel Alliot comme professeur. Durant ces années, il s'implique dans le monde associatif. Il est président de l'Amicale scolaire et universitaire de Louga, qui regroupe les lycéens et les étudiants en vacances à Louga. Il organise à travers cette association des cours de vacances pour les élèves de sa ville et des événements culturels. Il est également président de la CECAS, la Coordination des associations scolaires et universitaires du Sénégal. Lauréat de la faculté de droit en 1957, il obtient sa licence en 1958.
La même année, il réussit le concours de l'École nationale de la France d'outre-mer (ENFOM) de Paris. Envisageant une carrière dans les finances publiques, il effectue un stage au ministère des Finances. Durant ces deux années, il s’intéresse au syndicalisme et devient proche de l'Association des étudiants sénégalais et de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France. En 1960, dans un contexte de décolonisation, il fait partie de la dernière promotion de l'ENFOM, dont il sort major avec un mémoire intitulé L'islam et la société wolof.
Le Sénégal accède à l'indépendance en 19601. Abdou Diouf démissionne de la fonction publique française et rentre à Dakar afin de se mettre à la disposition du nouvel État. Il commence sa carrière dans différents cabinets ministériels.
Il occupe très tôt de hautes fonctions administratives au Sénégal. Le 11 décembre 1961, il est nommé gouverneur de la région du Sine Saloum à l'âge de 26 ans, avant de devenir directeur de cabinet du président Léopold Sédar Senghor en 1963, puis secrétaire général de la présidence de la République en 1964.
En 1968, à la suite de la réélection de Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf est nommé ministre du Plan et de l'Industrie.
Il est chargé de piloter la réalisation du troisième plan mis en place par la République du Sénégal. Cela comprend l'industrie, l'agriculture, les infrastructures, l'éducation. C'est à cette époque que sont mises en place les négociations avec le Canada, comme partenaire, pour la création d'une École polytechnique à Thiès. Il s'investit également dans le développement économique de la Casamance.
En 1970, à la suite d'une révision constitutionnelle, la fonction de Premier ministre est créée et Abdou Diouf y est nommé à 35 ans, poste qu'il occupera pendant dix ans.
Le 1er janvier 1981, à la suite de la démission du président Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf devient le 2e président de la République du Sénégal.
En effet, la Constitution sénégalaise prévoyait que le Premier ministre termine le mandat présidentiel jusqu'à la prochaine élection en cas de vacance du pouvoir.
À peine installé dans ses nouvelles fonctions, Abdou Diouf poursuit la démocratisation déjà engagée par son illustre prédécesseur, en élargissant le multipartisme, jusque-là limité à quatre formations politiques, mettant ainsi fin au numerus clausus.
Dans la même lancée, il supprime les délits de presse avant de libéraliser progressivement le secteur des médias permettant la parution de nouveaux titres et la création de nouvelles stations radios.
En guise de symbole, il donnera à l'université de Dakar le nom du chercheur et spécialiste de l'Égypte antique, Cheikh Anta Diop. Auparavant, il avait permis à ce dernier de devenir professeur d'université, ce que le président Senghor n'avait pas voulu, du fait de l'engagement politique du savant.
La diplomatie héritée du Président Senghor sera consolidée avec un Sénégal aux avant-postes des grandes questions internationales.
Symbole fort, le président Abdou Diouf sera l'un des tout premiers chefs d'État à accorder une ambassade à la Palestine afin de reconnaître à ce territoire sa qualité d'État aux yeux de l'opinion internationale.
Sur la question de l'apartheid aussi, il mena un combat farouche sur la scène internationale, en mobilisant son propre pays (élèves, étudiants, intellectuels, artistes), puis tout le continent en sa qualité de président en exercice de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) (devenu Union africaine) au milieu des années 1980, avant de porter la lutte à l'ONU.
De plus, en juillet 1987, Abdou Diouf organise à Dakar, avec la Fondation Danielle-Mitterrand - France Libertés, la première rencontre internationale des Sud-Africains multiraciaux libéraux et des représentants de l'Congrès national africain (ANC).
Cette rencontre permettra, de l'aveu même de Nelson Mandela, d'instaurer un climat de confiance dans son pays, en mettant autour d'une table libéraux blancs et militants noirs. Elle servira également de détonateur qui va favoriser l'arrivée au pouvoir de Frederik de Klerk en 1989.
En outre, le 3e sommet de la Francophonie qu'il accueille la même année à Dakar, servira de tribune (une de plus) au président Abdou Diouf pour solliciter le concours des pays membres afin d'accroître la pression sur le gouvernement sud-africain et sur la communauté internationale.
Abdou Diouf restera au pouvoir jusqu’en 2000, date de sa défaite au 2ème tour de l’élection présidentiel par l’avocat libéral Abdoulaye Wade.
Le 20 octobre 2002, Abdou Diouf est élu Secrétaire général de la Francophonie, succédant à l'Égyptien Boutros Boutros-Ghali. Il sera reconduit à l'unanimité, en 2006, et en 2010. Son mandat finit en 2014.
Source : Wikipédia
Autres personnages historiques du Sénégal
Ephémerides du jour
- 31 Mars 2020 Décès à Dakar des suites d'une contamination par le coronavirus (COVID 19) de Mababa DIOUF, dit Pape DIOUF. Né le 18 décembre 1951 à Abéché (Tchad) où son père avait été affecté pendant la période coloniale, il a été journaliste sportif, agent de joueurs et président de l’Olympique de Marseille de 2005 à 2009. Il a été inhumé à Yoff.
- 31 Mars 2018 En combat de lutte sénégalaise organisé au stade Léopold Sédar Senghor à Dakar Omar SAKHO dit Balla Gaye 2 remporte une victoire sur Ibrahima DIONE alias Gris-Bordeaux, chef de file de l'écurie de Fass, par décision arbitrale après plusieurs avertissements servis à ce dernier.
- 31 Mars 1990 Rappel à Dieu à Pire d'El Hadj Magatte CISSE, Khalife de la famille de Tafsir Abdou Birane CISSE ; la succession sera assurée par El Hadj Moustapha CISSE, ancien ambassadeur du Sénégal dans le monde arabo-musulman.
- 31 Mars 1957 Aux élections territoriales, le Bloc Populaire Sénégalais (BPS) de Léopold Sédar SENGHOR obtient 47 sièges, le Parti Sénégalais d'Action Socialiste (PSAS) de Lamine GUÈYE 12 sièges.
- 31 Mars 1929 Inauguration à Dakar de la Cathédrale Notre-Dame des Victoires, également connue sous le nom de Cathédrale du Souvenir Africain en présence du député Blaise DIAGNE.
- 31 Mars 1870 Premières élections consulaires à Saint-Louis et Gorée. Les deux premières chambres de commerce au Sénégal ont été créées en 1869 à Saint-Louis et Gorée. Avant cette date, il y avait eu un comité de commerce à Saint-Louis et une commission commerciale à Gorée.