Cheikh Moussa Kamara (1864 - 1945)

Marabout de Ganguel
Anthropologue, historien, sociologue, juriste de droit musulman, poète et intellectuel arabisant, Cheikh Moussa KAMARA aura contribué à éclairer une page importante de l’histoire du Sénégal, du Fouta-Toro, en particulier. Vincent MONTEIL, en 1964, alors Directeur de l’IFAN, avait accueilli avec un grand dédain, les travaux de Cheikh Moussa KAMARA : «rien n’est plus décevant que la lecture des travaux de cet ordre, et il faut en déchiffrer d’interminables digressions pour en tirer quelque substantielle moelle. Ce sont des grimoires». En fait, les travaux de Cheikh Moussa KAMARA exigent une lecture attentive pour en déceler tout l’intérêt. Tout examen de la contribution de Cheikh Moussa CAMARA doit prendre en compte le contexte dans lequel se situe la production de ce savant arabisant, musulman et érudit, qui retrace l’histoire du Fouta-Toro à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, en pleine conquête coloniale du Sénégal, avec de très fortes tensions religieuses. «Camara et ses ouvrages n’ont jamais fait l’objet d’un examen critique et systématique» signale David ROBINSON qui qualifie le travail accompli par le savant de Ganguel de «trésors». Cheikh Moussa KAMARA n’ayant pas d’héritier intellectuel a légué ses manuscrits à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire. Les travaux de KAMARA, en raison de la difficulté d’accès à la langue arabe, n’ont pas fait l’objet d’un examen attentif, qu’ils auraient mérité. Cette contribution est aussi un vibrant hommage aux professeurs Amar SAMB et Moustapha N’DIAYE qui ont traduit en français certaines de ses œuvres. Ainsi, dans sa thèse de 1972 «Essai sur la contribution du Sénégal à la culture d’expression arabe», le professeur Amar SAMB consacre le chapitre III à l’école de GANGUEL fondée par CAMARA. Ce chapitre intègre aussi une large traduction de l’autobiographie de KAMARA, rendant ainsi accessible aux francophones le manuscrit arabe, disponible à l’IFAN. Par conséquent, l’autobiographie de CAMARA est une source inestimable, mais elle doit être lue à la lumière de son œuvre, dont une partie est accessible maintenant aux francophones. Il ne faudrait pas négliger l’excellente contribution de grande valeur de David ROBINSON, «Un historien et anthropologue sénégalais : Shaik Musa Kamara».
Autres personnages historiques du Sénégal
Ephémerides du jour
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21 Mai 2025
Ouverture à Dakar par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) d'une conférence internationale sur le thème "L’Intelligence Artificielle : opportunités et défis pour les banques centrales". La conférence offre un cadre d’échange sur les applications de l’Intelligence Artificielle (IA) dans la politique monétaire, l’analyse économique, la stabilité financière et la supervision bancaire, tout en abordant les défis éthiques.
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21 Mai 2023
En combat de lutte sénégalaise organisé à l'Arène nationale de Pikine, Émile François GOMIS dit "Franc" des Parcelles Assainies remporte la victoire sur Abass WADE alias "Forza" de l'écurie de Fass.
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21 Mai 2014
Manifestations d'étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) pour le paiement des bourses et la généralisation du master. Suite à ces manifestations 22 étudiants seront arrêtés pour saccage de biens publics. Experimentée depuis 2003 à l'UCAD mais officiellement adoptée en 2011, la réforme dite LMD (Licence, Master, Doctorat) a été appliquée progressivement selon les spécificités de chaque unité d'enseignement supérieur.
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21 Mai 2012
Le Président Macky SALL annonce la prise de mesures en vue de la traque des personnes soupçonnées de détenir des biens mal acquis sous le régime libéral du Président Abdoulaye WADE.
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21 Mai 1996
Ouverture à Dakar de la Conférence Internationale des Intellectuels et Hommes de Culture d'Afrique et de la diaspora.
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21 Mai 1990
Ouverture à Dakar par le Président Abdou DIOUF du VII° congrès des Assurances du Tiers-monde. L'expression "Tiers-monde", lancée en 1952, se rapporte à l'ensemble des pays africains, asiatiques, océaniens ou du continent américain en carence de développement.
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21 Mai 1919
Signature d'un arrêté créant des conseils de notables indigènes dans les circonscriptions du Sénégal. Étaient appelés indigènes les habitants autochtones du pays qui, contrairement à leurs congénères des quatre communes de plein exercice, n'avaient pas le statut de citoyens français mais étaient juste considérés comme des sujets français.
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21 Mai 1891
Assassinat du capitaine FORICHON par des habitants de Sédhiou. Il avait réussi, deux mois plus tôt, à convaincre le marabout Fodé Kaba DOUMBIA de signer un traité avec la France. Selon les articles de ce traité le marabout reconnaît la possession du Kiang et du Fogny à la France qui, en retour, protège ces contrées des agressions des Diolas.
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21 Mai 1888
Premier pélerinage au sanctuaire marial de Poponguine. C'est l'un des édifices religieux chrétiens les plus anciens du pays et un haut-lieu du catholicisme sénégalais. En 1857, Joseph STRUB, un missionnaire spiritain alsacien est le premier prêtre européen à s’installer dans le village de Poponguine anciennement habité par les Socès, devenus musulmans au XVIème siècle.