Monseigneur Marcel Lefebvre (1905 - 1991)

Ancien Archevêque de Dakar
Marcel Lefebvre, né le 29 novembre 1905, est issu d'une famille d'industriels catholiques du Nord, dont cinq enfants sur huit deviennent prêtres ou religieux (dont Mère Marie-Christiane du Saint-Esprit, fondatrice du carmel de Quiévrain). Son père est René Charles Joseph Marie Lefebvre né le 23 février 1879 à Tourcoing, d'une famille qui donnera quinze enfants à l'Église. Il meurt le 4 mars 1944, d'une hémiplégie suite aux coups donnés par son gardien, au camp de Sonnenburg où il était interné pour faits de résistance, ce qui lui avait valu deux condamnations à mort à Berlin le 28 mai 1942, pour intelligence avec l'ennemi et recrutement de jeunes gens pouvant porter les armes contre le Grand Reich allemand. Il fut décoré de la Médaille militaire à titre posthume, le 16 juillet 1953. Il est le cousin de Mgr Joseph-Charles Lefèbvre.
Élève de l’Institution libre du Sacré-Cœur, entré au séminaire français de Rome le 25 octobre 1923 (ses études lui inspirent une fascination pour les papes5), il est ordonné prêtre en 1929 par l'archevêque de Lille Mgr Liénart. Déjà docteur en philosophie, il devint docteur en théologie l'année suivante. Disciple et admirateur de P. Henri Le Floch, son professeur6, il lui reste fidèle bien que celui-ci ait été contraint de quitter son poste de recteur au séminaire français pour ses sympathies maurrassiennes (l'Action française venait d'être condamnée par Pie XI en 1926).
Après un an comme second vicaire de la paroisse ouvrière de Marais-de-Lomme et de son église, Notre-Dame de Lourdes, à Lomme (la paroisse actuelle Saint-Benoît-des-Marais étant sa continuité), il entre au noviciat de la congrégation du Saint-Esprit (congrégation missionnaire dont les membres sont plus connus sous le nom de spiritains). Il fait profession religieuse en septembre1932.
Missionnaire
Il devient missionnaire au Gabon. Il s'y implique dans des postes de brousse et dirige le séminaire. À la Seconde Guerre mondiale, il est encore mobilisable et est affecté à la colonie. Il est rappelé en France, en1945, et est nommé supérieur du scolasticat des spiritains à Mortain.
En 1947, il retourne en Afrique comme évêque et vicaire apostolique de Dakar (dans un pays, le Sénégal, de 1,7 million d'habitants et 54 000 catholiques), où il fonde l'année suivante le Cours Sainte-Marie de Hann, un établissement privé ambitieux, destiné à accueillir des élèves venus de toute l'AOF. Pie XII lui donne la charge de délégué apostolique pour l'Afrique francophone (plus de 40 diocèses), avec la mission d'africaniser l'Église en Afrique : pour cela, il crée des séminaires et confie des responsabilités au clergé local ; il doit aussi rechercher les personnes aptes à devenir évêques ; il est remplacé à cette charge le 9 juillet 1959 par Mgr Jean-Marie Maury. En 1955, il est le premier archevêque de Dakar. À la demande du président sénégalais, Léopold Senghor, Jean XXIII le retire de Dakar où il est remplacé en janvier 1962 par Mgr Hyacinthe Thiandoum7 qu'il avait ordonné prêtre en 1949.
Il est alors nommé évêque de Tulle (France), tout en restant archevêque à titre personnel. La même année, et dans des conditions très tendues8, il est élu supérieur général des missionnaires spiritains. Il renonce alors au diocèse de Tulle et est nommé par Rome en août 1962, archevêque In partibus de Synnada en Phrygie.
Rupture avec Le Vatican
Le 30 juin 1988, Mgr Lefebvre, assisté de Mgr Antônio de Castro Mayer, sacre évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta contre la volonté du pape solennellement réaffirmée treize jours auparavant, ce qui provoque le premier schisme au sein du catholicisme depuis 1870, consécutif au Ier concile du Vatican31. Le lendemain, le cardinal Gantin, préfet de la Congrégation des évêques, déclare les quatre nouveaux évêques, ainsi que Mgr Lefebvre et son co-célébrant excommuniés latæ sententiæ au titre des canons 1364-1 et 1382 du Code de droit canonique.
Certains proches de Mgr Lefebvre et de sa Fraternité refusent le terme de schisme en citant le Père Jone O.M.Cap qui écrit en 1934 : « Est schismatique celui qui, par principe, ne veut pas être soumis au pape… mais n'est pas schismatique celui qui refuse simplement d'obéir au pape, alors même que ce serait pendant longtemps. » ou encore en citant cette belle prose de saint Augustin « 11. Souvent aussi la divine providence permet que, victimes des agitations séditieuses excitées par les hommes sensuels, des justes même soient exclus de l'assemblée des chrétiens. S'ils endurent patiemment ces outrages et ces injustices, sans vouloir troubler la paix de l'Église par les nouveautés du schisme ou de l'hérésie, ils montrent à tous avec quel dévouement véritable, quel amour sincère l'homme doit servir son Dieu. Ces chrétiens dévoués ont dessein de rentrer au port, quand le calme aura succédé à la tempête. S'ils ne le peuvent, soit parce que l'orage continue à gronder, soit parce qu'ils craignent que leur retour n'entretienne la tempête ou n'en excite de plus terrible, ils préfèrent pourvoir au salut des agitateurs qui les ont chassés: et sans réunir des assemblées secrètes, ils soutiennent jusqu'à la mort et confirment par leur témoignage la foi qu'ils savent prêchée dans l'Église catholique. Celui qui voit leurs secrets combats sait en secret couronner leur victoire. Cette situation semble rare dans l'Église, mais elle n'est pas sans exemple, elle se présente même plus fréquemment qu'on ne pourrait le croire. Ainsi tous les hommes et toutes leurs actions servent à l'accomplissement des desseins de la divine providence pour la sanctification des âmes et l'édification du peuple de Dieu. » (De la vrai religion, 6,11). Il est seulement question d'une vive discussion et une désobéissance systématique concernant certains textes du concile Vatican II et de ses réformes.
Mgr Lefebvre meurt le 25 mars 1991 (fête de l'Annonciation) ; son corps repose au séminaire international d'Écône. Il laisse derrière lui la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, implantée dans plus de cinquante pays sur les cinq continents. Malgré l'acte de rupture posé formellement en 1988, les relations entre Rome et les héritiers de Mgr Lefebvre se maintiennent encore aujourd'hui.
L'excommunication portant sur les quatre évêques sacrés a été levée le 21 janvier 2009 par décret de la Congrégation des évêques
Autres personnages historiques du Sénégal
Ephémerides du jour
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17 Mai 2019
L'équipe nationale de football du Sénégal des U17, éliminée par celle de la Guinée et qui avait déposé une réclamation contre deux joueurs qui auraient triché sur leur âge réel, obtient gain de cause. La Confédération Africaine de Football (CAF) désigne le Sénégal qualifié à la Coupe du monde au détriment de la Guinée qui interjette appel.
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17 Mai 1990
Attaque de la Sous-préfecture de Nyassia, dans le département de Ziguinchor (Basse Casamance), par une bande armée supposée appartenir au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) . Il y a eu 1 mort et 2 blessés dont le Sous -Préfet.
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17 Mai 1988
Levée de l'état d'urgence instauré dans la région de Dakar depuis le 29 février, au lendemain de l'élection présidentielle remportée par Abdou DIOUF, candidat sortant et du Parti Socialiste (PS) qui avait obtenu 73,20% des suffrages exprimés suivi d'Abdoulaye WADE, candidat du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) avec 25,80% des votes.
- 17 Mai 1988 Appel lancé le jour de la korité par le Président Abdou DIOUF à Abdoulaye WADE, Secrétaire général du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et chef de l'opposition parlementaire, pour une rencontre en vue de "rechercher ensemble les voies et moyens d'une vraie concertation sur les problèmes qui préoccupent les Sénégalais". Cet appel marque une nette décrispation de la vie politique après les troubles post-électoraux et près de trois mois de vives tensions. Abdoulaye Wade acceptera cette main tendue après avoir obtenu le feu vert de son parti.
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17 Mai 1970
Parution du premier numéro du quotidien national d'informations générales "le Soleil" fondé le 14 février 1970 pour prendre la suite du "Dakar-Matin" créé en 1961.
- 17 Mai 1961 Publication d'un échange de lettres entre la République Française et la République du Sénégal relatif à la succession de la Fédération du Mali par la République du Sénégal dans les accords de coopération du 22 juin 1960.
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17 Mai 1946
Suppression de la Circonscription de Dakar et Dépendances qui sera remplacée par la Délégation de Dakar rattachée à la Colonie du Sénégal. La Délégation de Dakar sera remplacée par la Région du Cap-Vert le 4 août 1958.
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17 Mai 1906
Le grand féticheur diola Djinoeb BADJI, également connu sous le nom de Djignabo BASSÈNE, est tué par un tirailleur dans le village de Séléki. Il dirigeait une attaque de nuit de la population révoltée contre le bivouac des tirailleurs commandés par le capitaine LAUQUÉ. Un lycée de la ville de Ziguinchor porte son nom.